Départ à la retraite : les informations essentielles à connaître

Le départ à la retraite

Le départ à la retraite représente la fin de vie professionnelle, c’est un évènement important qui nécessite une bonne préparation.

Mais entre les différentes démarches administratives à faire et le choix entre les régimes de retraite, beaucoup de travailleurs se perdent, angoissés de perdre leur niveau de vie.

Il est par conséquent difficile de savoir quoi faire, et par où commencer pour bien préparer sa retraite.

Le manque d’information est un véritable handicape pour les futurs retraités. En effet, ils sont nombreux à ne pas pouvoir profiter d’une retraite à taux plein à la fin de leur vie professionnelle.

Pourtant, c’est un avantage qui leur revient de droit. Avoir la main mise sur la gestion de la sortie de sa vie active, permet d'assurer une transition pertinente en terme d'optimisation de retraite.

C’est dans le but d'apporter des solutions pour préparer sa retraite que nous avons conçu ce guide.

Retraite en France : le fonctionnement

Avant d'envisager de préparer sa retraite, il est primordial de comprendre le fonctionnement du système de retraite en France. Selon l’histoire, sa création a été évoquée pour la première fois en 1945.

Il était question de créer un régime d’assurance vieillesse pour la population mais à l’époque, l’idée a été largement critiquée.

Du coup, elle a été rangée aux oubliettes. Actuellement, le système de retraite français existe bel et bien et comprend trois niveaux de protection.

Les différentes caisses de retraite

La retraite de base

La retraite de base, connue aussi sous l’appellation de pension de retraite de premier niveau, est obligatoire.

Basée sur un mécanisme de solidarité intergénérationnelle, elle est accessible à tous les salariés dans le secteur privé et public ainsi que les travailleurs indépendants affiliés à une caisse de retraite.

Les organismes de gestion

La gestion de la retraite de base est assurée par divers organismes de retraites. Il y a entre autres la CNAV, la MSA, la CNAVPL et la CNRACL, le FSPOEI, le service des Pensions de l’Etat ainsi que les régimes spéciaux comme SNCF et EDF.

La retraite complémentaire obligatoire

La retraite complémentaire est basée sur le mécanisme de répartition. Elle est également obligatoire et est gérée par l’Agirc-Arrco, l’Ircantec, la MSA, la RAFP, l’IRCEC, la Caisse de retraite complémentaire obligatoire de la Sécurité sociale des Indépendants et la CNAVPL.

La retraite supplémentaire

La  retraite supplémentaire ou additionnelle est en revanche facultative. Elle est basée sur un mécanisme de capitalisation à l’aide d’un plan d’épargne retraite ou PER. Il peut s’agir d’un dispositif d’épargne  salariale comme le PEE ou le PEI ou d’un plan d’épargne individuelle comme la PERO et les contrats Madelin.  

Retraite en France : les statistiques

À présent, nous allons vous présenter quelques statistiques concernant les retraites et les retraités en France.

Le bilan sur les retraites  

Selon les statistiques, le nombre de retraités du régime général de la sécurité sociale s’élevait à 14,7 millions au 31 décembre 2020. Pendant toute l’année, 873.000 retraites ont été attribuées, dont 677.000 retraites personnelles et 196.000 retraites de réversion. En ce qui concerne la part du PIB dédiée aux retraités, elle était de 14,4%.

Le bilan sur l’âge de départ à la retraite

En 2020, l’âge moyen de départ en retraite était d’environ 62 ans et 8 mois. Selon une étude réalisée par l’Ifop en février 2017 sur un ensemble de population active en France, 41% des travailleurs se disaient être prêts à exercer une activité professionnelle à plein temps jusqu’à leur 65 ans.

62% des personnes sondées ont en revanche déclaré qu’ils sont prêts à rester dans la vie active jusqu’à 65 ans, mais au cours des trois dernières années, ils se limiteraient à un contrat à temps partiel. La même étude a aussi révélé que les Français qui gagnent moins sont ceux qui désirent prendre la retraite tôt.

En effet, seuls 43% des travailleurs qui perçoivent moins de 1.200 euros par mois sont prêts à continuer à travailler, avec un contrat à plein temps, jusqu’à 65 ans. Chez les salariés qui ont un salaire mensuel dépassant les 4.000 euros, ce chiffre s’élève à 50%.

Les Français et l’épargne retraite

Toujours d’après l’étude de l’Ifop, 79% des personnes actives ont tendance à penser que leurs revenus à la retraite seront faibles. C’est un sentiment partagé par les travailleurs dotés de revenus modestes et les plus aisés. En dépit de cela, les Français ne sont pas très intéressés par les produits d’épargne.

L'enjeu des revenus complémentaires

Les statistiques révèlent que près de la moitié des personnes actives en France (46%) ne fait aucun placement dans le but d’obtenir des revenus complémentaires à la retraite. Parmi ceux qui ont décidé d’épargner (54%), seuls 40% ont déclaré avoir effectué des versements réguliers. Les 60% restants ont affirmé qu’ils le font « quand c’est possible ».

Pourtant, les avantages garantis par les différents plans d’épargne existants sont nombreux. Il faut citer le privilège de déduire les sommes placées du revenu imposable ainsi que le privilège de recevoir un capital à tout moment.

L’âge de départ en retraite

En France, l’âge pivot est généralement fixé à 62 ans pour les salariés nés après 1955 ou en 1955. Il est de 61 ans pour les personnes nées en 1954, de 61,2 pour les individus nés en 1953 et de 60,9 pour ceux qui sont nés en 1952.

Pour les salariés nés entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951, l’âge de départ en retraite est fixé à 60,4 mois. Enfin, pour les personnes nées avant le 1er juillet 1951, il est de 60 ans.

Il est à noter que si vous avez une longue carrière, vous pourrez profiter d’une pension intéressante. Il ne faut pas oublier que le montant de la retraite dépend également du nombre de trimestres cotisés.

Retraite en France : le montant de la pension idéale

La fin de vie professionnelle une crainte ?

En France, la fin de la vie active est toujours associée à la baisse de revenus et les travailleurs appréhendent ce moment, l' assurance retraite est perçut par un grand nombre comme insuffisante, incapable d'assurer leurs besoins

Ils ont peur de devoir changer leur train de vie et de se serrer la ceinture. Pourtant, le départ en retraite devrait être un grand moment qui marquerait le début d’une nouvelle aventure.

Selon les estimations, la baisse des revenus pourrait aller jusqu’à 25% pour les travailleurs du secteur public, à 35% pour les salariés du secteur privé et jusqu'à 65 % pour les cadres et les travailleurs non salariés (TNS). La question se pose alors : quel serait le montant de la pension qui permettrait à un retraité d’avoir un bon niveau de vie ?

Le cas des dirigeants

Régulièrement, la Cour des Comptes souligne de nombreuses erreurs dans le versement des retraites. Pour les nouvelles pensions versées, elle estime ainsi qu’une sur 7 présente des erreurs.

Les dirigeants d’entreprise sont  encore plus touchés que la moyenne, car il n’est pas rare que leur carrière combine différents statuts sociaux : TNS, salarié, indépendant… La reconstitution de carrière des poly-pensionnés est donc plus complexe tout en étant primordiale.

L’analyse du relevé de carrière va également vous permettre de connaître quels sont les droits de réversion de votre conjoint.

Pour un retraité qui vit seul, le montant de la pension idéale serait de 1.150 euros par mois au minimum. Il s’agit d’une estimation issue d’une étude menée par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Bien entendu, le retraité en question doit être le propriétaire de son habitation.

Avec un tel revenu, il peut payer la nourriture, les frais médicaux et les transports. Il peut aussi consacrer une part de son budget pour les achats, les voyages et les sorties. En somme, il pourrait accéder à un bon confort de vie.      

En revanche, pour un couple de retraités, propriétaire également, il faut un revenu d’environ 1 768 euros par mois pour pouvoir bénéficier d’un niveau de vie correct.

Les démarches pour calculer votre pension de retraite

Voulez-vous avoir une idée sur le montant de votre pension de retraite ? Il existe un moyen de le déterminer. Le principe, c’est d’additionner les revenus issus des deux régimes de retraite obligatoires. Comment les connaître ?

Calculer le montant de la retraite de base

En général, les caisses de retraite prennent en compte trois paramètres lors du calcul de retraite de base. Il y a le salaire annuel moyen ou SAM ou revenu de référence,  du nombre de trimestres acquis ou durée d’assurance ainsi que du taux de liquidation.

Quel est le revenu de référence retenu ? Il est équivalent à la moyenne des salaires perçus au cours des 25 meilleures années. Quant à la durée d’assurance, elle se situe entre 150 et 172 trimestres. Cela dépend de l’année de naissance du futur retraité. Quant au taux de liquidation, il dépend de l’âge de départ en retraite et du nombre de trimestres cotisés.

Ainsi, un salarié qui a atteint l’âge légal de partir en retraite et qui remplit les conditions liées à la durée d’assurance pourra profiter d’un taux plein. Il est équivalent à 50% du SAM. Si le nombre de trimestres cotisés dans le régime général est insuffisant, c’est le coefficient de proratisation qui est appliqué.

En cas de manque de trimestres cotisés dans tous régimes confondus, la pension de retraite subit une décote. Enfin, si la durée d’assurance requise est respectée, mais que le retraité souhaite continuer à travailler, une surcote sera appliquée. Il faut souligner que le versement de la retraite de base est généralement assuré par la CNAV.

Calculer la retraite complémentaire

En général, la retraite complémentaire obligatoire est basée sur un système de points. En effet, les travailleurs ont droit à des points pour chaque cotisation prélevée sur leurs salaires. Un point correspond à une valeur d’achat précise.

Ainsi, pour déterminer le montant de votre retraite complémentaire, vous devez multiplier le nombre de points que vous avez accumulés par la valeur unitaire en vigueur. Pour rappel, l’Agirc-Arrco est chargée de la distribution de la retraite complémentaire.

La fiscalité de la retraite

En France, les revenus issus des retraites de base et complémentaires sont bel et bien imposables. Les retraités sont donc tenus de les déclarer et ils doivent aussi payer des impôts.

L’impôt sur les retraites

C’est le même barème progressif de l’impôt sur le revenu qui est en vigueur lors du calcul de l’impôt sur les pensions de retraite et l’Administration fiscale applique le même pourcentage d’abattement de 10 %.

En revanche, la déduction minimale est fixée à 393 €/personne pour les retraités, contre 441 €/personne pour les salariés actifs. Le plafond par foyer fiscal s’élève à 3.850 € pour les retraités contre 12.627 € pour les salariés actifs. Enfin, le mode de calcul des tranches marginales d’imposition ne change pas.

Les exonérations d’impôt sur les retraites

Certains retraités ont droit à des aides et prestations sociales. En général, ce sont des personnes précaires. La majorité de ces compléments de revenus ne sont pas imposables. Sont exonérés d’impôt donc :

  • Le minimum vieillesse comme l’Aspa, l’Asi et les allocations du minimum vieillesse,
  • L’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) attribuée aux personnes âgées dépendantes,
  • La majoration accordée pour assistance d’une tierce personne,
  • La retraite du combattant,
  • Les retraites mutuelles des anciens combattants
  • La pension militaire d’invalidité,
  • Les pensions inférieures au seuil imposé quand les ressources annuelles du foyer fiscal sont inférieures à 10.838,40 € pour une personne seule et à 16.826,64 € pour un couple. En général, le seuil en vigueur est de 292,79 € par mois pour une personne seule.

Le prélèvement à la source et les pensions de retraite

L’État a mis en vigueur le prélèvement à la source depuis le 1er janvier 2019. Les pensions de retraite sont aussi soumises à cette nouvelle règle fiscale. Il est toutefois mentionné qu’elle ne modifie pas le calcul de l’impôt sur la retraite. Par ailleurs, les retraités doivent toujours effectuer une déclaration sur les revenus.

En revanche, le mode de paiement de l’impôt change. Le montant potentiel de l’impôt sur les retraites est prélevé directement par les caisses de retraite chaque mois. Ces dernières se chargent de le verser à l’administration fiscale.

Ce qu’il faut retenir sur la réforme de la retraite

En 2019, le gouvernement a voulu mettre en place une réforme des retraites. Suspendue en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, elle fait l’objet d’un grand débat. Pourquoi ? Elle embarque plusieurs changements majeurs qui pourraient avoir des conséquences sur le niveau de vie des retraités.

Les personnes concernées par la réforme

Le nouveau système de retraite concerne principalement les jeunes générations qui vont entrer dans la vie active en 2022. Pour les personnes nées après 1975, c’est le régime actuel qui s’appliquerait jusqu’en 2037. C’est ensuite qu’elles devront se soumettre au nouveau système de retraite.

Les changements apportés par la réforme

Si la réforme des retraites est approuvée, c’est un système universel qui serait en vigueur. Il va générer la fusion des 42 régimes existants. Quels sont les changements apportés par cette refonte ? Il faut citer en premier la modification du taux de cotisation. Il serait le même pour tous les travailleurs actifs, peu importe leur secteur d’activité et le montant de leurs revenus.

Dans cette réforme, l’âge pivot ou l’âge légal de départ en retraite va aussi changer. Il va grimper à 64 ans, soit deux ans supplémentaires. Ce système universel limiterait aussi le montant minimum de la pension à 1.000 euros par mois (taux plein). Il permettrait une majoration des droits familiaux. Elle serait de 5% par enfant et une hausse de 2% serait accordée à compter du 3e enfant.

Une autre évolution apportée par la réforme, c’est la généralisation du système de réversion des pensions. Le conjoint survivant pourrait toucher jusqu’à 70% des revenus du couple, ce qui lui permettrait d’avoir un niveau de vie correct.

Pour aller plus loin, consultez mon article “Comment augmenter ses revenus à la retraite”, ou les sujets suivants :

Bonne lecture !

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