Retraite médecin libéral | Tout ce qu’il faut savoir

Retraite médecin libéral | Tout ce qu’il faut savoir

Quel régime de retraite ? À combien s’élève la pension d’un médecin retraité ? Tout ce qu’il faut savoir sur la retraite des médecins libéraux se trouve ici.

À l’heure où les médecins libéraux sont encouragés à travailler plus longtemps pour compenser l’expansion de déserts médicaux, la question de leur départ se pose de plus en plus tardivement. Sujet encore assez mal maîtrisé par les concernés, la retraite d’un médecin libéral est pourtant régie par de nombreux paramètres. Montant des cotisations, âge légal du départ à la retraite, somme de la pension versée, capitalisation… plus vous anticiperez ces questions tôt, mieux vous préparerez votre fin de carrière. De l’optimisation de vos revenus post-carrière aux démarches à prévoir, Noun Partners vous livre tout ce qu’il faut savoir pour passer votre flambeau sereinement.

À combien s’élèvent les cotisations retraite pour ce secteur ?

Un médecin libéral cotise logiquement tout le long de sa carrière pour 3 régimes :

  • Régime de base ;
  • Complémentaire vieillesse ;
  • Allocations supplémentaires vieillesse.

Les cotisations de ces régimes sont centralisées par la CARMF (La Caisse autonome de retraite des médecins de France) pour réaliser le versement des pensions. Elles représentent actuellement 18,8 % du revenu (bénéfices) en secteur 1, et 25,1 % en secteur 21.

Quelle est la pension minimum d’un médecin retraité par rapport au privé ?

On peut calculer approximativement 1 000 € brut de pension/an, par année cotisée en se basant sur un revenu moyen. Donc, sur 30 ans de cotisation, nous obtenons une pension minimum d’environ 30 000 € par an2.

Cependant, il faudra retirer de ce montant brut les charges sociales :

·  8,3 % de CSG ;

·  0,5 % de CRDS ;

·  0,3 % de CASA (solidarité autonomie).

Il ne faut pas non plus oublier le prélèvement fiscal à la source sur le montant brut imposable.

À revenu égal, un cadre salarié va cotiser 27 % de plus, mais pendant 42 ans en moyenne, alors qu’un médecin cotise en moyenne 30 ans (à cause des années d’étude). Le médecin libéral retraité va donc toucher à peu près 40 % de son revenu, tandis qu’un cadre supérieur en touchera 70 %.

La pension d’un médecin retraité sera ainsi très inférieure aux honoraires qu’il touchait auparavant. Il est par conséquent intéressant pour lui d’opter pour une retraite par capitalisation afin de ne plus se contenter de la seule retraite par répartition basée sur la solidarité.

Quel est l’âge du départ à la retraite pour un médecin libéral ?

L’âge légal du départ à la retraite pour un médecin est déterminé par son année de naissance. Il se positionne à 62 ans pour la génération née à partir de 1955. La réforme des retraites débattue jusqu’à présent au Parlement en vue d’un régime universel ne devrait pas s’imposer avant 2025. De ce fait, elle concernerait uniquement les générations nées à partir de 19752.

Le médecin indépendant doit comptabiliser 166 trimestres ou atteindre 67 ans pour obtenir une retraite à taux plein au régime de base sans décote. Pour les régimes complémentaires et ASV, l’âge minimum pour éviter une décote est de 65 ans.

À combien s’élève la retraite moyenne d’un médecin libéral ?

D’après les derniers chiffres annoncés par la CARMF, le montant moyen de la pension perçue par les médecins libéraux en 2021 s’élevait à 2 699 euros par mois3.

Voici la répartition de cette somme entre les 3 régimes :

  • 568 € pour le régime de base, soit 21 % ;
  • 1 209 € pour la complémentaire vieillesse, soit 45 % ;
  • 922 € pour l’ASV, soit 34 %.

Bon à savoir : pension de veuvage

Le conjoint survivant retraité peut lui aussi prétendre à une pension reversée par la CARMF : en 2021, ce montant s’élevait en moyenne à 1  161 €/mois avant prélèvements. 

Comment bien préparer l’arrêt de son activité libérale ?

Outre la considération de sa pension, le médecin libéral doit prévoir un certain nombre de formalités à accomplir avant de cesser son activité.

Optimiser le montant de sa retraite

Pour éviter la chute de son niveau de vie, la retraite doit se préparer tôt. L’idéal reste de compléter ses cotisations légales en préparant une retraite par capitalisation puis en constituant une épargne avec des produits financiers. Certains contrats comme le plan épargne retraite permettent une déductibilité fiscale. Il existe cependant bien d’autres moyens d’augmenter vos revenus à la retraite. Les gestionnaires en patrimoine Noun Partners sauront étudier votre situation pour vous proposer la meilleure stratégie concernant votre avenir, en s’adaptant à la fois à vos capacités, mais également à vos projets. Une retraite, ça se prépare, il n’y a pas d’âge pour s’y mettre. Le moyen le plus efficace de l’optimiser est de s’informer pour diversifier sa capitalisation, mais aussi ses rendements.

Opter pour le cumul emploi-retraite

Dans un contexte où les médecins généralistes se font rares, le cumul emploi-retraite est largement utilisé. Il permet d’organiser sa retraite en douceur, d’accompagner sa patientèle vers une transition, mais aussi de préparer sa succession. Toutefois, ce statut hybride nécessite de liquider tous ses régimes de retraite. Dans le cas d’un départ à 62 ans (génération 1955) avec un taux plein, l’activité libérale est cumulable sans limites de revenu.

Bon à savoir : cumul activité salariée et retraite

En cas de poursuite d’une activité salariée annexe après la retraite, il est nécessaire de rompre le contrat en cours pour en signer un nouveau. Ensuite, l’activité salariale chez le même employeur peut reprendre aussitôt.

Préparer sa succession

Il n’est jamais évident de partir avec le sentiment d’abandonner ses patients. Alors pour préparer au mieux la succession, il est nécessaire de :

  • Passer une annonce le plus tôt possible pour trouver un successeur  ;
  • Avertir ses confrères au moins 1 an à l’avance si l’on exerce en cabinet de groupe ;
  • Vérifier la clause de cession de son local ;
  • Définir s’il y aura une reprise obligatoire de ses éventuels salariés par le successeur.

Effectuer les démarches administratives

En moyenne, les démarches pour obtenir sa retraite réclament 1 an. Car il faudra dans cet ordre4 :

  • Vérifier la durée du préavis du bail (généralement de 6 mois) de votre cabinet si vous êtes locataire ;
  • Réaliser une demande écrite de retraite auprès de la CARMF et des autres caisses  ;
  • Lister tous les contrats pour vérifier les préavis (matériels, entretien, assurances, etc.) ;
  • Préparer la sortie des éventuels salariés ;
  • Prévenir le conseil de l’Ordre départemental des médecins de la cession de son activité (pour obtenir une attestation à transmettre à la CARMF) ;
  • Résilier la responsabilité civile professionnelle en cas d’arrêt total et définitif de l’activité  ;
  • Fournir tous les derniers justificatifs pour le dossier de retraite  ;
  • Solder les dernières factures ;
  • Prévenir le centre des impôts [déclaration 2035] dans les 60 jours ;
  • Envoyer l’imprimé P4-PL à l’Urssaf.

Pour conclure, voici les 3 points essentiels concernant la retraite d’un médecin libéral :

  1. Elle dépend de 3 régimes ;
  2. Il faut comptabiliser 166 trimestres, mais aussi avoir minimum 62 ans pour l’obtenir à taux plein  ;
  3. La retraite par répartition seule ne dépasse généralement pas 40 % de son revenu d’activité.

Pour aller plus loin, consultez mon article “Comment augmenter ses revenus à la retraite”, ou les sujets suivants :

Réforme des retraites :

Guides sur la retraite :

Articles spécifiques :

Bonne lecture !

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