Divorce en indivision : Bonne ou Mauvaise idée ?

Qu'est-ce que l'indivision en cas de divorce ?

Après le divorce d’un couple, la gestion du patrimoine commun peut s’avérer complexe.

Dans une telle situation, le patrimoine entre en indivision, ce qui signifie que les biens sont détenus collectivement par les ex-conjoints, sans que leurs parts individuelles soient clairement définies.

Les biens indivis : Qu'est-ce que c'est ?

Les biens qui composent cette indivision sont des biens indivis, et chaque personne impliquée dans l'indivision est désignée comme indivisaire ou cohéritier. Chacun d'entre eux se voit attribuer une part de l'ensemble, généralement sous forme de quote-part, qui représente sa part d'intérêt dans les biens indivis.

L’indivision : Une étape transitoire

Cependant, l'indivision n'est qu'une phase transitoire dans le processus global de règlement du divorce. Cette étape trouve son achèvement dans le partage effectif du patrimoine.

En d'autres termes, l'objectif final est de répartir les biens de manière spécifique entre les ex-conjoints, afin que chacun ait la possession exclusive et pleine de ses parts respectives.

Les conditions de l’indivision

L'existence d'une indivision dépend du fait que les conjoints souhaitant divorcer possèdent des droits de même nature sur un même bien.

Cela peut être compliqué à gérer, car les décisions concernant l'administration, la vente ou la préservation des biens indivis nécessitent souvent un accord commun entre les deux parties.

La question se pose avec la même acuité dans le cadre du divorce du chef d'entreprise.

Indivision et divorce : quels avantages ?

Que deviennent les parts sociales en cas de divorce ?

La question du partage du patrimoine du couple se pose inévitablement.

Cependant, cette étape nécessite réflexion et prudence, car il n'est pas toujours judicieux de se précipiter uniquement pour finaliser la procédure.

L'option de l'indivision peut s'avérer avantageuse dans diverses circonstances, en permettant une gestion plus flexible et réfléchie de vos biens immobiliers partagés.

Pourquoi faire une indivision lors d'un divorce ? Voici trois bonnes raisons.

Choisir la stabilité dans un marché immobilier volatile

Tout dépend du contexte économique et immobilier qui prévaut au moment du divorce.

La vente précipitée d'un bien immobilier pendant une période de ralentissement du marché ou d'intense concurrence géographique peut conduire à des pertes financières.

L'indivision permet de temporiser et d'attendre des conditions plus favorables pour vendre, préservant ainsi la valeur de votre patrimoine.

Prioriser le bien-être de vos enfants et votre attachement émotionnel

Si vous avez des enfants, leur stabilité émotionnelle et environnementale entre en ligne de compte.

L'indivision permet de maintenir la demeure familiale, offrant ainsi une continuité essentielle dans leur vie en cette période de transition délicate pour eux également.

De plus, si vous êtes émotionnellement attaché au bien immobilier que vous avez acquis en couple, l'indivision peut vous permettre de prendre le temps nécessaire pour envisager les options futures sans précipitation.

Gérer les ressources financières avec prudence

Le partage financier peut être complexe après un divorce.

Si vous n'avez pas immédiatement de quoi racheter la part de votre ex-conjoint dans le bien immobilier, l'indivision offre un moyen de différer cette étape tout en préservant votre droit de propriété.

Indivision et divorce : quels sont les risques ?

Dans un régime d'indivision, chaque indivisaire détient des droits sur l'ensemble du bien. Le problème est que les principales décisions doivent être adoptées à l'unanimité, ce qui peut conduire à une situation de blocage en cas de désaccord.

Gestion des décisions au sein de l'indivision

La prise de décisions importantes nécessite un consensus unanime entre les indivisaires, sauf dans certains cas spécifiques.

Cette approche peut malheureusement mener à des impasses décisionnelles, générant des situations de blocage préjudiciables à la gestion du bien.

Il faut donc prévoir des mécanismes de résolution de conflits et de communication efficace pour éviter de compromettre la gestion du bien en indivision.

Responsabilité financière et évaluation des risques

Chaque indivisaire est tenu de contribuer aux dettes de l'indivision en fonction de sa quote-part de propriété.

Il convient donc d'évaluer avec soin les risques de désaccords financiers avant même d’entrer en indivision. Cette évaluation préalable permet de minimiser les conflits futurs liés aux dépenses pour l'entretien, les réparations ou les impôts.

La nature provisoire de l’indivision

L'indivision n'est pas une situation permanente. La loi stipule que "nul ne peut être contraint à demeurer dans l'indivision."

Ainsi, les indivisaires disposent de trois options pour sortir de cette situation :

  • L'un des indivisaires peut vendre sa quote-part, avec un droit de préemption pour l’autre.
  • Les indivisaires peuvent décider d’un commun accord de vendre le bien à un tiers.
  • Un indivisaire peut demander le partage à tout moment. (C. civ. art. 815).

Prévention des risques par une convention d'indivision

Face aux risques et à la complexité de l'indivision, il est fortement recommandé de formaliser les accords et les responsabilités au moyen d'une convention d'indivision. Cette convention permet de définir les règles de gestion, de prise de décisions et de partage des charges financières.

Elle offre un cadre clair pour éviter les conflits futurs et maintenir une harmonie au sein de l'indivision.

Voici également tout ce que vous devez savoir dans le cadre d’une Holding en cas de divorce..

Là encore, les risques peuvent être significativement réduits.

Qu’est-ce qu’une convention d’indivision ?

Face aux incertitudes liées à la copropriété d'un bien immobilier en indivision, une solution efficace pour instaurer la stabilité consiste à signer une convention d'indivision.

La convention d'indivision : Fondement de la sécurité

Une convention d'indivision doit être rédigée par écrit pour être valide. Elle doit énumérer les biens détenus en indivision et détailler les droits de chaque copropriétaire. Si le bien en question est immobilier, la convention doit obligatoirement être rédigée par un notaire et être enregistrée au Service de la publicité foncière.

Organisation et gestion de l’indivision

L'objectif principal de la convention d'indivision est d'organiser la gestion de l'indivision et de fixer les règles. Les copropriétaires peuvent personnaliser divers aspects, tels que la répartition des dépenses, la désignation d'un gérant (qui peut être un indivisaire ou non), et la fixation d'une indemnité en cas d'occupation exclusive du bien par l'un d'entre eux.

Options en cas de convention à durée indéterminée

Dans le cas d'une convention d'indivision à durée indéterminée, les copropriétaires conservent la possibilité de demander le partage du bien.

Cependant, certaines conditions doivent être remplies : la demande ne doit pas être de mauvaise foi ni à contretemps, c'est-à-dire qu'elle ne doit pas viser à nuire aux autres indivisaires ni se produire dans un contexte économique peu propice au partage.

Comment établir une convention d’indivision ?

Pour une gestion efficace et harmonieuse des biens indivis, l'établissement d'une convention d'indivision peut s'avérer bénéfique. Cette approche vous permet de personnaliser les droits de chaque indivisaire et de créer un cadre de gestion solide.

Personnalisation des règles de gestion

La convention vous donne l'opportunité de personnaliser les règles de fonctionnement de l'indivision.

Les décisions importantes, les responsabilités financières et même la désignation et les pouvoirs d'un gérant peuvent être précisément définis dans la convention.

Pour établir une convention d'indivision, un accord unanime de tous les indivisaires est nécessaire.

Contenu essentiel de la convention

La convention d'indivision doit contenir des éléments clés, tels que la liste complète des biens en indivision concernés et les droits spécifiques de chaque indivisaire.

Si des biens immobiliers sont impliqués, la présence d'un notaire est obligatoire pour garantir la validité juridique.

Durée et renouvellement

Une convention d'indivision peut être conclue pour une période déterminée, ne dépassant pas cinq ans. À l'échéance, les copropriétaires ont la liberté de décider s'ils souhaitent la renouveler. Cette flexibilité temporelle offre aux indivisaires la possibilité de réévaluer leurs besoins et de s'adapter aux évolutions de leur situation.

Quelles sont les règles de l'indivision ?

Dans le cadre d’une indivision, les règles de majorité varient en fonction de la nature des actions entreprises.

Actes conservatoires : Préserver le patrimoine

Vous avez la liberté de prendre des décisions pour maintenir le bien en bon état sans devoir consulter les autres copropriétaires.

C'est le cas des travaux de toiture ou du changement d'une chaudière en panne.

Actes de gestion : Accord à la majorité des 2/3

Les décisions de gestion requièrent l'accord d'une majorité des deux tiers.

Il s'agit notamment des actes relatifs à la gestion quotidienne des biens, ainsi que de la cession de biens communs pour le paiement des dettes et des dépenses communes.

Actes de disposition : Unanimité requise

Pour les actes de disposition, l'unanimité des indivisaires est nécessaire.

Il s’agit de décisions qui ont un impact majeur sur le patrimoine indivis, comme la cession d’un bien immobilier ou la donation à un tiers.

Régime conventionnel de l’indivision : Faciliter la gestion

Opter pour le régime conventionnel de l'indivision offre des avantages pour mieux gérer les biens partagés.

Vous pouvez ainsi adapter les règles de l’indivision, avec l’accord unanime de tous les indivisaires.

Quels sont les droits et devoirs de chacun des indivisaires ?

L’usage des biens indivis nécessite de respecter certaines règles strictes pour garantir une gestion harmonieuse et équitable. Voici les conditions clés à connaître.

Obtention de l’accord des autres copropriétaires

Avant de prendre toute décision concernant l'utilisation d'un bien indivis, vous devez obtenir l’approbation des autres indivisaires. La prise de décision unilatérale peut conduire à des conflits et à des désaccords au sein de l'indivision.

Respect de la destination du bien

Il est impératif de respecter la destination originale du bien indivis.

En d'autres termes, vous ne pouvez pas altérer l'utilisation du bien de manière significative sans le consentement des autres indivisaires.

Par exemple, transformer une maison conçue pour être habitée en un espace commercial serait en violation des règles, en l’absence d’un consentement unanime.

Indemnisation des autres indivisaires

Si vous utilisez seul un bien indivis, vous pourriez être tenu de verser une indemnité aux autres copropriétaires, sauf si une décision contraire a été prise collectivement. Cette règle contribue à maintenir l'équité entre les co-indivisaires et à éviter les situations de désavantage financier.

Indivision et divorce : combien ça coûte ?

Lorsqu'une convention d'indivision est mise en place suite à un divorce, les frais notariaux sont réglementés par l'arrêté du 28 février 2020. Ces tarifs sont définis en fonction de la valeur des biens concernés et peuvent varier selon différentes tranches.

Quel est le coût d'une convention d'indivision ?

Selon l'article A444-112, les frais notariaux pour une convention d'indivision sont structurés en plusieurs tranches. Si la valeur de l'assiette est inférieure ou égale à 29 800 €, un forfait de 316,94 euros TTC est appliqué. Dans le cas contraire, le tarif S2 est utilisé, selon le barème suivant :

  • 3 945 % pour la tranche de 0 à 6 500 euros
  • 1,627 % pour la tranche de 6 500 à 17 000 euros
  • 0,74 % pour la tranche de 17 000 à 30 000 euros
  • 0,542 % pour la tranche au-delà de 30 000 euros

Calcul des frais notariaux : Un exemple chiffré

Prenons l'exemple d'une opération d'une valeur de 100 000 euros. Pour le calcul des frais notariaux, il faut commencer par appliquer les taux à chaque tranche, comme suit :

  • Pour la première tranche : 3 945 % × 6 500 × 1,20 = 307,71 euros TTC
  • Pour la deuxième tranche : 1,627 % × (17 000 - 6 500) × 1,20 = 205 euros TTC
  • Pour la troisième tranche : 0,74 % × (30 000 - 17 000) × 1,20 = 115,44 euros TTC
  • Pour la quatrième tranche : 0,542 % × (100 000 - 30 000) = 455,28 euros TTC

Il convient ensuite d'additionner les montants pour obtenir le total des frais notariaux : 307,71 + 205 + 115,44 + 455,28 = 1083,43 euros TTC.

Comment sortir de l'indivision après le divorce ?

Pour mettre fin à une situation d’indivision, suite à un divorce, quatre options sont envisageables.

Vente en commun et répartition des produits

Si le choix est fait de vendre le bien immobilier, vous pouvez opter pour une vente à un tiers. Les produits de la vente seront ensuite répartis entre vous et votre partenaire en fonction de vos parts indivises respectives.

Notez que les autres indivisaires ont une priorité d'achat sur la part que vous cédez.

Demande de partage des biens

Une autre option est de demander le partage des biens en question.

Cela signifie que vous devrez parvenir à un accord sur la valeur des biens afin de les répartir selon les quotes-parts de chaque copropriétaire.

Cette solution peut être plus complexe et nécessite des discussions approfondies pour aboutir à un accord mutuellement acceptable.

Vente à l'amiable et répartition du prix

Si vous ne souhaitez pas partager les biens de manière physique, vous pouvez convenir d'une vente à l'amiable.

Dans ce cas, les produits de la vente seront partagés entre vous et votre partenaire en fonction de vos parts respectives dans l'indivision.

Requête de sursis au partage

Si l’un des indivis souhaite maintenir l'indivision, il peut faire une requête de sursis au partage auprès du tribunal judiciaire compétent.

En vertu de l'article 815 du Code civil, cette démarche permet de retarder le partage en attendant que les conditions soient plus favorables ou qu'un accord puisse être trouvé.

Dans certains cas, le tribunal peut même ordonner la vente par adjudication si un désaccord persiste.

Conclusion

Précisons d’abord que posséder un bien en indivision avec un ex-conjoint n'est pas une situation à prendre à la légère. Les tensions peuvent rapidement surgir pour diverses raisons, ce qui rend la gestion de cette situation complexe.

La situation exige une compréhension mutuelle des droits et des responsabilités de chaque partie. Il convient de discuter des aspects financiers, de la gestion du bien et d'autres points cruciaux pour éviter les conflits à l'avenir.

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Je vous aiderai à naviguer à travers les complexités légales et financières, tout en garantissant que les intérêts de tous les indivisaires sont pris en compte de manière équitable et équilibrée.

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